Le Théâtre du Phare a le réel désir, le désir avoué, de proposer au jeune public une forme artistique ambitieuse, mêlant différents arts au plateau et une distribution élargie. C’est précisément le cas pour ce spectacle. Un furieux désir de bonheur est l’histoire de Léonie, celle de sa petite-fille, ou bien celle d’Éric, le professeur de sport. Mais cette histoire est celle du désir, de sa propagation et de sa transformation contagieuse en un bonheur partagé. Petits désirs, grands désirs, à chaque âge de la vie, ils nous font vibrer, aimer, avoir du plaisir. Grâce à ce feu qui crépite à l’intérieur, nous nous sentons vivants. Les désirs nous transforment, refoulés ou assumés, s’inscrivent dans la forme et l’énergie de notre corps pour communiquer avec l’autre quand la parole peine parfois à s’exprimer.

Mais personne (ou presque) ne parle de ses désirs. Nous ne les disons pas. Nous ne les avouons pas. Et nous les gardons pour nous. N’est-ce-pas ? Même « nous » parfois ne sommes pas au courant de nos propres désirs, enfouis sous la peur de les avouer. Mais, alors que visiblement nos désirs sont « les moteurs de nos existences », selon les philosophes, Spinoza notamment, alors qu’ils sont ce qui nous permet de nous réaliser pleinement, tels que nous sommes véritablement, et non à l’image de ce que les autres projettent. Osons. Osons enfin les dire, ces désirs, et qui sait, peut-être nous rendrons nous compte que nos différences sont de merveilleuses pépites que nous avons tous en commun.