Peux-tu nous présenter tes enfants, leur(s) âge(s) et le quartier où vous vivez ?

Naël, 4 ans. Nous vivons dans le 9ème arrondissement, à la frontière entre Sainte-Marguerite et Mazargues. Nous aimons bien vivre ici car nous sommes légèrement excentrés, donc au calme, mais proches de tout.

Ma super organisation

Quelle est votre école ?

Naël a fait sa première rentrée à l’école Montessori 21 de Marseille-Castellane. Le papa et moi n’avons pas voulu le scolariser l’année dernière, faute d’école nous satisfaisant.

Envie de dire quelque chose sur cette école ?

Oui en effet, puisque j’en suis la fondatrice ! Forcément, j’adore cette école ! Les éducateurs de mon fils sont également mes collègues et j’ai eu la chance de trouver une équipe qui partage les mêmes idéaux et valeurs éducatives que moi, en particulier en matière de bienveillance. En tant qu’enseignante (c’était ma profession avant de diriger l’école), je n’adhérais pas du tout aux pédagogies traditionnelles (enseigner la même chose à tout le monde au même moment et de la même manière), mais surtout en tant que maman je suis tombée très tôt dans la parentalité positive. Deux éléments qui font que je suis tellement exigeante en matière d’éducation que j’ai fini par créer une école !

Au départ, c’était difficile pour Naël d’avoir sa maman dans l’école. C’était sa première rentrée et quasiment sa première collectivité. Nous en avons beaucoup parlé. Maintenant, il est très content ! En 4 mois, il a fait des progrès fulgurants, il commence à écrire et à lire et surtout, parle anglais et se passionne pour cette langue ! Il adore faire des mathématiques en anglais ! Il faut dire que son éducatrice américaine, Maria, a vraiment un don pour faire aimer sa langue maternelle aux enfants.

L’apprentissage précoce de l’anglais était pour moi obligatoire. Je ne voulais pas que Naël rencontre les mêmes difficultés que moi. Sur le plan professionnel, lorsque j’étais chercheur, j’ai dû prendre des cours pour me mettre à niveau. Et j’aime voyager, l’anglais est donc de mon point de vue une langue essentielle à maîtriser.

L’école est participative : les parents sont impliqués au quotidien : ils sont présents sur les temps de midi, de garderie, s’occupent du ménage, du bricolage… bref, ils font vivre l’école ! Leur présence est indispensable pour moi. A plusieurs niveaux : tout d’abord, j’aime le contact humain ! Ensuite, l’équipe éducative peut mieux répondre aux besoins d’un enfant lorsqu’elle comprend son environnement familial, la coéducation est un facteur de réussite scolaire des enfants. Enfin, la présence des parents permet une amélioration continue. L’équipe est très à l’écoute des remarques des parents. Naël adore passer du temps avec les parents, les autres enfants aussi d’ailleurs. Par exemple, il adore le lundi car c’est Lorène, une maman géniale, qui s’occupe du repas. Les enfants savent qu’après le repas, ils pourront jouer à « chat glacé » avec elle à la récréation ! La présence d’adultes, autres que l’équipe éducative, est une vraie richesse pour les enfants.

Enfin, l’école est solidaire, ce qui permet d’avoir une réelle mixité sociale. Les familles paient en fonction de leur revenu et un système de quotas permet à l’école d’assurer un certain nombre de places aux familles modestes (l’école a obtenu l’agrément ESUS – Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale – de la région PACA). Les écoles Montessori en France ne bénéficient d’aucune subvention de l’Etat, ce qui signifie que les salaires et toutes les charges reposent uniquement sur les frais de scolarité payés par les familles. Il est reproché, à juste titre, aux écoles Montessori d’être devenues un système élitiste, au grand regret des éducateurs Montessori, puisque seules les familles aisées peuvent payer ces frais élevés.

Ce dernier point est également un critère important pour moi. Je ne souhaitais pas que Naël soit enfermé dès son plus jeune âge dans une petite bulle qui ne représente pas la société dans laquelle il vit.

Et après l’école ?

Quand je peux (mais c’est plutôt rare), je le ramène à la maison après l’école. La plupart du temps, c’est son père qui vient le chercher dès qu’il sort du travail. Naël reste alors un peu garderie. Les lundis après l’école, il participe à l’atelier « Comédie Musicale » animé par une maman de l’école. Il adore !

Le mercredi ça se passe comment ?

Le mercredi, je m’occupe des Mercredis Découvertes, les activités extra scolaires de l’école. Cette fois, sans Naël, pour qu’il puisse faire une pause « école » et aussi une pause « maman » ! Il va chez une assistante maternelle, qui n’est autre que la maman de son meilleur ami Ethan, qui est également dans sa classe. Elle appelle ça « les mercredis tout est permis ». C’est simple, il voudrait y aller tous les jours, même le dimanche !

Vos stages de vacances préférés ?

Vu son jeune âge, Naël n’a jamais participé à des stages de vacances pour l’instant. Il a toujours été avec moi. Peut-être qu’en février ou en avril, nous essaierons les stages dont je m’occupe à l’école. Je pense que ça peut lui plaire car nous proposons de la sensibilisation à l’art, des ateliers pâtisserie et du yoga. Trois activités qui l’attirent beaucoup.

Mes petits plaisirs en famille

Vos rituels du week end ?

Le week-end, c’est repos. Tous les dimanches, nous préparons le goûter : fondant au chocolat, crêpes, cookies… nous sommes très gourmands ! Nous profitons beaucoup de la plage et des parcs : notamment Pastré, Borély et le parc du 26e centenaire. Naël aime bien aussi aller à la piscine avec son père, quant à moi, je suis trop frileuse pour y aller en hiver !

Votre plan pour les week ends pluvieux

Cocooning à la maison ! Naël adore passer du temps à la maison à jouer avec son père et moi. Il est dans sa période de jeux de société (nous privilégions les jeux coopératifs) et Legos.

Une sortie hors de Marseille à recommander ?

Le Lavandou ! C’est très dépaysant d’y passer un week-end de temps en temps.

Ton plan apéro ou resto compatible enfants ?

Je ne me suis jamais posée la question. Naël est calme et aime aller dans n’importe quel restaurant.

 Un goûter gourmand à Marseille ?

Depuis que j’ai investi le 47 rue Falque, j’ai pris l’habitude d’aller aux Gourmandines du Prado. Je ne suis jamais déçue et les responsables et le personnel sont tous très sympas et serviables.

Un livre, une expo, un DVD à nous recommander ?

Evidemment, « L’esprit absorbant » de Maria Montessori !

Vivre ma ville

Comment décrirais-tu l’ambiance de ton quartier ?

En fait, je ne suis ni vraiment à Mazargues, ni vraiment à Sainte-Marguerite. L’inconvénient est qu’il n’y a pas grand-chose à proximité immédiate. En marchant 15 minutes, on commence à trouver des commerces. L’avantage est que nous sommes au calme. A part ça, ce n’est pas un quartier très vivant. Il y a des villas résidentielles autour de mon immeuble et pas grand-chose d’autre. Si, le jardin de la Magalone et le Corbusier bien sûr ! Avec Naël, nous avons fait de nombreux pique-niques au Jardin de la Magalone lorsqu’il était petit. Ce Jardin est calme et très propre. Le bonheur pour lui de courir pieds nus dans l’herbe.

Ce que tu adores à Marseille ?

Quasiment tout ! Le climat, les paysages, les petits villages qui forment une grande ville, la mer… Je suis née et j’ai grandi en Alsace. Je suis arrivée à Marseille il y a 11 ans et ça a été un coup de cœur. J’observe que Marseille suscite des passions : soit on l’aime, soit on l’a déteste. Pour moi, ça a été un attachement affectif très rapidement.

Ce qui t’exaspère ?

Le manque de civisme parfois et le défaut d’hygiène de certains quartiers. En même temps, je viens d’une région à la culture germanique donc c’est l’opposé. Les alsaciens ne sont pas plus ou moins sympas que les marseillais mais ils ont une quasi obsession pour l’ordre et le respect des lois ! Mais on ne peut pas dire que ça m’exaspère. Je trouve qu’il y a encore beaucoup de choses à faire mais je vois aussi comment la ville a changé en 10 ans. Ce qui m’attriste quand même, c’est le clivage nord/sud. A mon arrivée à Marseille, j’ai vécu quelques années dans les quartiers nord, dans le 13e puis le 14e car j’allais travailler à Aix et c’était plus pratique pour rejoindre l’autoroute. Il y a 5 ans environ, nous sommes venus nous installer dans le 9e. J’ai eu l’impression de changer de ville !

Si tu avais une baguette magique, tu changerais quoi ?

Je rénoverai le système éducatif français ! Je ferai en sorte que l’école ne soit plus un lieu de reproduction des inégalités sociales, en particulier à Marseille.